« Comme dans le cas de John Junior Brisson (voir autre texte), différents organismes partenaires s’unissent pour favoriser l’intégration en emploi des personnes vivant avec une limitation. «Les partenaires travaillent ensemble pour répondre aux besoins des candidats et des employeurs. On prépare aussi les candidats à l’emploi. Ce qui est intéressant, c’est que l’employeur connaît les limitations, la façon de passer par-dessus. Et quand on enlève les situations handicapantes, c’est comme s’il n’y avait plus de handicap à l’emploi», observe Caroline Pouliot, conseillère aux communications à SPHERE-Québec.

De plus en plus d’entreprises ouvrent leurs portes à la clientèle présentant des limitations.. «La situation s’améliore, mais il y a du chemin à faire. Il faut savoir que bien souvent, la personne avec limitation intégrée en emploi sera davantage motivée qu’un employé régulier. Et sa motivation, elle la communiquera aux autres. Ainsi, il y a un impact positif en milieu de travail», souligne Jocelyn Jutras, conseiller au Programme de subventions aux entreprises adaptées à Emploi Québec.

Caroline Pouliot partage cet avis. «Il y a des préjugés à faire tomber. Les candidats avec des limitations sont bien souvent plus présents au travail, ils sont égaux ou plus performants que d’autres, car ils sont fiers d’être en emploi. Cela les valorise», confie-t-elle.

L’important pour un employeur, fait remarquer le représentant d’Emploi Québec, c’est le résultat. «Qu’il s’agisse d’une personne avec des limitations ou non, pourvu qu’elle ait les compétences, d’où l’importance de bien évaluer les besoins. C’est ce que permettent les services d’aide à l’emploi. Ils effectuent une évaluation des besoins de la personne et l’accompagnent dans son parcours à l’emploi qui tient compte de ses capacités et de ses limites», signale Jocelyn Jutras.

Puis, une fois intégrée, la personne n’est pas laissée à elle-même. «Ça ne s’arrête pas là. S’il y a quelque chose en cours de route, s’il y a un suivi nécessaire, l’employeur et la personne peuvent contacter le SEMO (Service externe de main-d’œuvre)», note M. Jutras.

C’est ce qui se passe d’ailleurs avec John Junior Brisson. «De temps à autre, Junior a besoin de moi pour un petit «briefing». Il sait qu’il peut compter sur moi, que je veux son bien. Nous avons développé une relation de confiance», souligne Josée Parenteau du SEMO des Bois-Francs, fière du chemin parcouru par son candidat. «Le parcours a été long et difficile. À un moment, j’ai même eu un doute quant à son employabilité. Mais où il en est maintenant, c’est au-delà de ce à quoi je m’attendais. C’est comme un beau film avec une fin heureuse», témoigne-t-elle.

Jocelyn Jutras renchérit en disant qu’il existe, en fait, une solution pour tout le monde. «Tout le monde a un potentiel. Il s’agit de voir où la personne en est rendue dans son parcours, affirme-t-il. Nous pouvons l’aider pour à peu près n’importe quoi.»

«Nous allons chercher les forces de chacun, c’est ce qu’on a fait avec Junior», ajoute Josée Parenteau. «Je dis que j’exerce le plus beau travail au monde, un emploi tellement diversifié. Je m’adapte à chaque candidat», conclut-elle.

Les organismes d’intégration

Différents partenaires contribuent à l’intégration des personnes en situation de handicap, ces personnes que la Loi définit comme étant «toute personne ayant une déficience entraînant une incapacité significative et persistante et qui est sujette à rencontrer des obstacles dans l’accomplissement d’activités courantes».

L’organisme SPHERE-Québec (Soutien à la personne handicapée en route vers l’emploi au Québec) favorise l’intégration en emploi à long terme des personnes vivant avec tout type de limitation. Depuis 1997, plus de 10 000 chercheurs d’emploi et employeurs ont bénéficié de ses services.

Le SEMO, lui, propose des services d’aide à l’insertion ou à la réinsertion à l’emploi. Ses objectifs visent le développement de l’employabilité des personnes, à favoriser leur intégration au travail et à améliorer leur situation professionnelle.

Emploi-Québec rend aussi disponibles des programmes, des services, des outils à l’intention des personnes handicapées, peut aussi assumer le coût des équipements ou des services nécessaires à certaines activités.

Quelques statistiques en matière d’emploi

-170 dossiers ouverts annuellement dans la région, 130 dans la région de Victoriaville et environ 40 dans la MRC de L’Érable.

-Pour l’ensemble du Centre-du-Québec, on dénombre annuellement 500 dossiers d’intégration et de maintien en emploi.

-Le taux de placement se situe entre 50% et 60%. »

Source: Claude Thibodeau, La Nouvelle Union, 7 juin 2015.