Depuis quelques années, nous entendons fréquemment parler d’inclusion des bassins de main-d’œuvre issus de la diversité en tant que solution à la pénurie de travailleurs et encore davantage alors que cette dernière dévoile maintenant toute son ampleur. Pourtant, malgré les différents enjeux et pistes de solution face à cette pénurie, les personnes en situation de handicap sont rarement incluses dans cette notion de diversité. En fait, lorsque l’on s’éloigne du milieu associatif et de services, on nous propose souvent des textes ou des articles traitant de diversité en emploi où on parle de diversité liée au sexe, au genre, à la culture, à l’âge… mais il n’est pas rare que les personnes en situation de handicap soient totalement absentes de la réflexion.
Peut-on en conclure que valoriser davantage l’embauche de personnes en situation de handicap comme faisant partie de la solution à la pénurie de main-d’œuvre soit encore malheureusement perçu comme une solution trop exigeante pour les employeurs?
L’embauche de personnes en situation de handicap n’est pas, bien entendu, qu’une question de valeurs personnelles; il s’agit aussi d’une volonté entrepreneuriale de bien représenter la population que l’on sert pour :
Le succès d’affaires en lien avec cette ouverture à la diversité repose avant tout sur l’ouverture à la différence mais aussi sur l’ouverture à faire les choses autrement. Bien sûr, cela peut prendre différentes formes, selon la taille de l’entreprise. Cependant, peu importe la taille, l’importance de travailler tous ensemble (la direction, les gestionnaires, l’équipe sur le terrain, le syndicat, etc.) permet de rallier l’ensemble de l’organisation à un objectif commun : celui de réfléchir à la façon de faire les choses pour favoriser l’inclusion, incluant bien entendu celle des personnes en situation de handicap.
Il est compréhensible que les entreprises puissent alors hésiter à se lancer à fond dans ce processus qui apporte questionnements et remises en question de l’ordre établi. Mais elles doivent garder en tête qu’il s’agit d’un processus collaboratif : les idées de tous peuvent contribuer à la réussite de l’exercice. Que ce soit sur la façon de travailler en équipe, d’établir le rôle de chacun, de déterminer le déroulement ou le réaménagement de certaines tâches, la compréhension et la collaboration de tous feront en sorte qu’au final, chaque employé puisse atteindre les objectifs et se réaliser, en fonction de ses capacités. La diversité en emploi est donc un engagement de la direction, oui, mais avant tout un engagement organisationnel, intégré à tous les niveaux hiérarchiques, du sommet à la base. Pour y voir plus clair, quoi de mieux que de mettre tout le monde à contribution? Le succès réside avant tout dans la collaboration.
Et heureusement, les entreprises ne sont pas seules. Être une entreprise qui embrasse la diversité, c’est aussi pouvoir compter sur des ressources pour adopter cette vision inclusive : un vaste réseau d’organismes de soutien et de services pour l’intégration en emploi des personnes issues de la diversité, dont les personnes en situation de handicap. Avec l’expertise de leurs différents intervenants en employabilité, ces organisations ont un rôle majeur à jouer dans l’accompagnement de l’employeur tout au long de ses démarches : du recrutement, à l’intégration en emploi, au maintien en emploi et à la mobilité professionnelle de la personne.
Vous avez contribué à ce que des entreprises aillent au-delà de l’ordre établi et embrassent l’inclusion des personnes en situation de handicap dans leur vision de la diversité? Vous représentez une de ces entreprises ou vous connaissez une entreprise qui s’est démarquée?
Faites connaître vos histoires et encouragez par le fait même la reconnaissance des personnes en situation de handicap comme partie indissociable de la diversité en soumettant votre candidature aux prix suivants qui seront remis lors du 24e Congrès pancanadien de soutien à l’emploi dont SPHERE est l’hôte et qui se déroulera du 11 au 13 juin 2019 à Montréal :
Une collaboration d’Éric Daigle, conseiller aux communications, SPHERE
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