Au cours des dernières années, le discours sur l’embauche des personnes handicapées a beaucoup évolué. Il y a eu une époque pas si lointaine où le discours misait sur les bons sentiments et où on demandait aux employeurs de donner une chance à une personne handicapée, d’être un bon citoyen corporatif et de faire sa part.
Il y a une dizaine d’années, voyant arriver la pénurie de main-d’œuvre actuelle, un nouveau discours proposait d’éventuelles pistes de solutions comme celle de profiter du bassin de main-d’œuvre représenté par les personnes handicapées. Embaucher une personne en situation de handicap n’était plus une faveur accordée à la personne handicapée mais plutôt une réponse à un besoin de main-d’œuvre de l’employeur. On mettait aussi l’accent sur leurs compétences, du plus haut taux de formation de ces dernières dans de multiples domaines. Un discours toujours d’actualité. Depuis quelques années, ce discours s’est élargi à la plus-value pour une organisation de miser sur la diversité, incluant l’embauche des personnes handicapées et de ses bienfaits pour l’organisation. Il s’agit déjà d’arguments importants en faveur de l’embauche des personnes handicapées, surtout dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre et de plein emploi dans beaucoup de secteurs ou de régions.
On savait donc déjà que l’embauche d’une personne en situation de handicap est positive pour une organisation. On savait bien entendu aussi qu’un emploi est synonyme d’une plus grande participation sociale pour la personne en situation de handicap. Mais récemment, le Conférence Board du Canada ajoutait aussi un autre argument en faveur de l’embauche des personnes en situation de handicap : pour celles-ci, un emploi est synonyme de revenus. Et qui dit revenus, dit plus grand pouvoir de consommation, impact économique positif pour la personne mais aussi… pour la collectivité.
Le Conference Board du Canada publiait fin février Milieux de travail et environnements accessibles: un exercice rentable (EN), un rapport sur les bénéfices économiques importants qu’entraînerait l’accès des personnes en situation de handicap aux lieux de travail.
En voici les faits saillants[i]
Autrement dit, l’embauche des personnes en situation de handicap sert les personnes en situation de handicap, mais aussi les employeurs et la collectivité. Plusieurs facteurs sont en place actuellement pour favoriser l’embauche des personnes en situation de handicap : besoin de main-d’œuvre, plus grande adéquation formation-emploi, impact positif de la diversité, etc. Que peut-on faire, individuellement et collectivement, pour profiter de ce momentum et faire progresser l’embauche des personnes en situation de handicap?
Et vous? Percevez-vous ce momentum? Comment vivez-vous la situation sur le terrain? Dans vos interventions? Avez-vous des idées pour en profiter? Des projets? Nous aimerions vous entendre!
Une collaboration de Éric Daigle, conseiller aux communications, SPHERE
[i] Conférence Board du Canada. L’accès élargi aux lieux de travail à l’intention des personnes ayant une incapacité entraînerait de vastes bénéfices économiques, [en ligne], www.conferenceboard.ca/press/newsrelease/2018/02/23/l-acc%C3%A8s-%C3%A9largi-aux-lieux-de-travail-%C3%A0-l-intention-des-personnes-ayant-une-incapacit%C3%A9-entra%C3%AEnerait-de-vastes-b%C3%A9n%C3%A9fices-%C3%A9conomiques (page consultée le 4 mars 2018).
Crédits photo : Thinkstock