(English will follow) – La technologie, en particulier les possibilités qu’offrent le Web, nous laisse entrevoir des solutions à une panoplie de situations handicapantes en emploi : outils d’aide (reconnaissance ou synthèse vocale, correcteurs, planificateurs de tâches), didacticiels (rédaction de cv, lettres de présentation), sites de réseautage, services de placement en ligne, forums, information et j’en passe.

Mais lorsqu’on pense technologie, on pense aussi accessibilité. En fait, on pense surtout à l’accessibilité pour les personnes vivant avec une déficience visuelle, auditive ou motrice. Le bureau est-il accessible? Le clavier? L’écran? On pense à la programmation derrière les sites Internet pour favoriser la synthèse vocale, à la grosseur des caractères, aux couleurs, au sous-titrage des vidéos. L’accessibilité est encadrée par des balises internationales bien établies et constamment bonifiées. Une référence appréciable pour une société inclusive.

Mais… eh oui, il y a un « mais ». L’accessibilité vient surtout répondre à un besoin d’adaptation pour des limitations physiques. Or, dans un cheminement vers l’emploi, il n’y a pas que les limitations physiques qui peuvent restreindre l’accessibilité à des outils technologiques. On peut déjà penser à une déficience intellectuelle. Mais on peut aussi aller bien au-delà des handicaps à proprement parler.

Quel âge avez-vous? Vous êtes réellement à l’aise avec combien de logiciels? Faites-vous vos emplettes en ligne? Vos services bancaires? Êtes-vous sur Facebook? LinkedIn? SnapChat? Instagram? Et surtout comment les utilisez-vous?  Possédez-vous un téléphone intelligent? Comment vivez-vous avec les mises à jour? Comment organisez-vous vos courriels? Votre agenda électronique du bureau et de la maison sont-ils synchronisés? Utilisez-vous les services de l’infonuagique?

Vous me voyez venir : en plus du fossé de l’accessibilité, les personnes en situation de handicap font face, comme vous et moi, à un autre fossé : celui du numérique.

Qu’on l’appelle fossé numérique, fracture numérique, clivage numérique ou autre, le phénomène est bien documenté depuis la fin des années 80.  De façon générale, le fossé numérique est créé par :

  • L’âge (plus on est âgé, moins on a tendance à utiliser la technologie)
  • Le niveau de scolarité (à niveau d’éducation élevé, utilisation du numérique élevée)
  • L’accès (dépendamment des régions)
  • Le revenu (à revenu élevé, utilisation du numérique élevée)

« Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’internaute type est ‘un homme de moins de 35 ans, diplômé de l’enseignement supérieur, disposant de revenus élevés, habitant en ville et parlant anglais’, soit ‘un membre d’une élite très minoritaire’ ».[1]

On parle encore ici d’accès au numérique. Mais il y a aussi ce qu’on appelle une fracture numérique au second degré : au-delà de l’accès à la technologie en tant que telle, c’est l’accès aux connaissances qui crée des inégalités sociales.

Les causes :

  • « l’information et des services en ligne peu attractifs pour les groupes défavorisés »;
  • « l’information est souvent présentée sous une forme qui requiert de bonnes compétences de lecture, ce qui crée un seuil en faveur des gens lettrés »;
  • « la prédominance de l’anglais »;
  • les « moyens cognitifs dont disposent les individus pour replacer l’information dans son contexte et s’en servir ».[2]

Avec pour résultats :

  • « un accès inégal à l’emploi, à la formation et aux possibilités d’apprentissage continu;
  • un accès inégal aux biens de consommation et aux services;
  • des capacités inégales de redessiner ses réseaux de sociabilité;
  • des modalités inégales d’accès aux services publics et à la participation démocratique ».2

Conclusion? Si vous optez pour le développement de compétences essentielles pour votre candidat à l’emploi, spécialement en ce qui a trait à l’utilisation de la technologie, n’oubliez pas de vous assurer que soit inclus dans la formation un volet adapté aux besoins de la personne, au-delà de l’utilisation technique et de l’accessibilité. En lui permettant d’optimiser son utilisation des outils, c’est une porte encore plus grande que vous lui ouvrez vers l’inclusion!

Renseignez-vous sur les possibilités de soutien financier disponible chez SPHERE-Québec pour le développement de compétences essentielles.

[1] Wikipédia, En ligne (https://fr.wikipedia.org/wiki/Fracture_num%C3%A9rique_%28g%C3%A9ographique%29). Consulté le 2016-06-07.

[2] Fondation Travail-université. La lettre EMERIT (Expériences de Médiation et d’Évaluation dans la Recherche et l’Innovation Technologique). 2004. En ligne. (http://www.ftu-namur.org/fichiers/emerit39.pdf). Consulté le 2016-06-07.

Une collaboration de Caroline Pouliot, Conseillère aux communications, SPHERE.

Crédits: Thinkstock.

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Web technology in particular offers a range of solutions for many employment limiting situations: support tools (voice or speech recognition software, language checkers, task planners), tutorials (resume preparation, cover letters), networking sites, online investment services, forums, information, etc.

However, when we think technology, we think accessibility. Especially accessibility for people with visual, auditive or motor limitations. Is the office accessible? The keyboard? The screen? When it comes to website programming, we think mostly about voice recognition over the font size, the colors, and the video subtitles. Accessibility is governed by well-established, constantly upgraded international guidelines. A great reference for an inclusive society.

But…yes, there is a but! Accessibility usually means adaptating for physical limitations. However, on the road to employment, it’s not just physical limitations that restrict access to technological tools. We know already about intellectual disabilities. We need to think outside the box a little.

How old are you? How many computer applications are you really comfortable with? Do you shop online? Use online banking? Are you on Facebook? LinkedIn? SnapChat? Instagram? How do you use them generally? Do you have a smartphone? How do you deal with updates? How do you organize your emails? Are your office and home organizers synched? Do you use Cloud Computing services?

You know where I am heading: in addition to the accessibility gap, people with disabilities face, like you and I another one: the digital gap.

Whether we call it the digital gap, digital inequality, digital divide or whatever, the phenomenon has been well-documented since the late 1980’s. In general, the digital gap is created by the following:

  • Age (the older we are, the less we tend to use technology)
  • The level of education (higher education level, higher digital usage)
  • Access (depending on area)
  • Income (higher income, higher digital usage)

“According to United Nations Development Programme (UNDP), the Internet type is a man under 35, graduated from higher education, with high income, living in the city and speaking English or ‘a member of a very elite minority’.”[1]

We are still talking about digital access. However, there is also a so-called second degree digital divide: beyond access to technology, it is access to knowledge that creates social inequalities.

Causes:

  • « Unattractive information and online services for disadvantaged groups;
  • « Information is often stated in a way that requires good reading skills, creating a bias in favor of literate people”;
  • People having the cognitive skills to place the information in the right context and use it”.[2]

Outcomes:

  • « Unequal access to employment, training and ongoing learning opportunities;
  • Unequal access to consumer goods and services;
  • Unequal capacity to redirect social networks;
  • Unequal conditions to access public services and democratic participation ».2

In conclusion? When selecting essential skills development for job applicants in regards to Web technology, ensure to include an aspect in the training that meets the needs the person, beyond just technical use and accessibility to shrink the digital divide. By optimizing digital access and knowledge tools, you have opened the door wider for job seekers toward inclusion!

Discover the financial support opportunities available at SPHERE-Québec for developing essential skills.

[1] Wikipedia, Online at (https://en.wikipedia.org/wiki/Digital_divide). Accessed on 2016-06-07.

[2][2] (French only)Fondation Travail-université. La lettre EMERIT (Expériences de Médiation et d’Évaluation dans la Recherche et l’Innovation Technologique). 2004. Online. (http://www.ftu-namur.org/fichiers/emerit39.pdf). Accessed on 2016-06-07.

A contribution of Caroline Pouliot, Communications Advisor, SPHERE.

Credits: Thinkstock.