(English will follow) – En 2015, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiait un article réalisé par Marc-André Demers intitulé « Frontières entre emploi, chômage et inactivité : la mesure du chômage a-t-elle omis plus de 280 000 personnes en 2014? ». On y relatait entre autres que parce que « L’adoption de normes internationales permettant de définir notamment les concepts d’emploi, de chômage et d’inactivité par l’Organisation internationale du Travail (OIT) date de 1982 » et suivant le fait que le marché de l’emploi se soit radicalement transformé depuis, il y a maintenant « des zones ‘floues’ dans lesquelles emploi et chômage ou chômage et inactivité se chevauchent. » On ne parlerait désormais plus de chômage à proprement dit, soit de gens cherchant activement un emploi et disponible, mais de façon plus générale de personnes ayant des besoins d’emploi non satisfaits. Ceci inclurait deux nouvelles catégories de citoyens : ceux occupant involontairement un emploi à temps partiel (en situation de sous-emploi) et la main-d’œuvre potentielle ayant renoncé à chercher de l’emploi.
La situation exposée laisse perplexe. Lorsque l’on travaille avec ce type de clientèle, on s’aperçoit que plusieurs personnes vivent effectivement avec des conditions physiques, intellectuelles ou mentales qui les handicapent (voir notre billet « Moi, handicapé? », novembre 2015), mais n’en sont pas toujours conscientes. C’est surtout le cas pour les conditions non visibles (santé mentale, TSA, TDA, effets secondaires, etc.).
Or les personnes vivant des difficultés particulières auront parfois tendance à être moins scolarisées. Par exemple, au Québec, le Comité d’adaptation de la main-d’œuvre pour personnes handicapées a évalué dans une étude de 2014 que « Le taux de diplomation et de qualification des élèves handicapés au secondaire était de 22.1 % en 2006 pour la cohorte des élèves entrés en 1re année du secondaire en 1999. Ce taux était de 75,8 % pour les élèves sans incapacité. »
Pour faire le lien avec les besoins d’emploi non satisfaits, l’article de l’ISQ explique que 50 % des personnes souhaitant travailler mais n’ayant pas cherché activement un emploi en 2014 (en situation de sous-emploi ou ayant renoncé à chercher de l’emploi) possédaient au plus un diplôme d’études secondaires (DES). Il s’agissait d’un écart considérable de 19 % avec le pourcentage de la population de 15 à 64 ans possédant au plus un DES (31 % de la population).
Des chercheurs d’emploi découragés, qui ont renoncé, l’ont peut-être fait parce qu’ils en étaient incapables : difficulté à travailler en équipe selon des normes sociales établies, standards d’embauche de plus en plus élevés (ex. exigence de diplômes lorsque ce n’est souvent pas nécessaire) qui font croître le manque de confiance en soi et des troubles comme le syndrome de l’imposteur, etc.
Les travailleurs à temps partiel involontaires n’avaient peut-être pas les capacités d’aller chercher plus, et se retrouvent dans des emplois plus précaires. Par exemple, en raison d’une condition sous-jacente, ils pourraient avoir des difficultés avec la lecture, l’écriture, le raisonnement, etc. Tristement, l’article de l’ISQ relate que tous travailleurs à temps partiel confondus, le taux représentant une durée de travail de deux ans et plus (considéré comme une stabilité de travail), tant pour les volontaires que les involontaires, est sensiblement le même, 55 % contre 51 %. Ce qui laisse entendre que les travailleurs involontaires à temps partiel se retrouvent en quelque sorte « piégés » dans ce type d’emploi.
De façon similaire à ces deux cas de figure, les chômeurs à proprement parler peuvent également vivre une foule de problématiques et être en situation de chômage occasionnel ou répétitif en raison de celles-ci, consciemment ou non.
Bien entendu, les situations ci-dessus peuvent également être influencées par de nombreux autres facteurs, notamment les fluctuations de l’économie. Mais il est important de garder en tête que, parmi ces citoyens à besoins d’emploi non satisfaits, plusieurs pourraient avoir un besoin d’accès à une évaluation rigoureuse de leur situation et à des services adaptés conséquents. Une invitation à la concertation, pour tous les professionnels de l’employabilité, visant à trouver les meilleures solutions pour qu’aucun citoyen en situation de handicap professionnel ne se retrouve devant un cul-de-sac professionnel.
Une collaboration de Caroline Pouliot, Conseillère aux communications, SPHERE.
Crédits photo : Thinkstock.
In 2015, the Institut de la statistique du Québec (ISQ) published an article by Marc-André Demers entitled, ”Frontières entre emploi, chômage et inactivité: la mesure du chômage a-t-elle omis plus de 280 000 personnes en 2014?” (The dividing lines between employment, unemployment and inactivity: has unemployment measurement omitted more than 280,000 people in 2014?). The 1982 study examined, among other things, “The adoption of international standards to define in particular the concepts of employment, unemployment and inactivity by the International Labour Organization (ILO)”. Since its release, the job market has changed dramatically. Now, “gray areas exist where employment and unemployment or inactivity and unemployment overlap.” Unemployment is not talked about like before as people available and actively looking for a job, but more generally as people with unmet job needs. This includes two new categories of citizens: people involuntarily employed part-time (underemployment) and potential workers who have given up looking for a job.
The situation is perplexing. We realize when working with such clients that many people actually do experience handicapping physical, intellectual or mental situations (see our blog, « Me, Handicapped? » November 2015), but are not always aware of it. It’s especially true in the case of non-visible factors (mental health, ASD, ADD, side effects, etc.).
Moreover, people facing special challenges sometimes tend to be less educated. For example, in Quebec, the Comité d’adaptation de la main-d’oeuvre pour personnes handicapées (Labor Force Adaptation Committee for people with disabilities) determined in a 2014 study the following: “The rate of graduation and qualification of students with disabilities in high school was 22.1% in 2006 for students who entered first year of high school in 1999. The rate was 75.8% for students without disabilities”.
Linking education level with unmet employment needs, the ISQ article explains that 50% of people who want to work, but have not actively looked for work in 2014 (in a situation of underemployment or have given up seeking employment), had at most, a high school diploma (HSD). It’s a significant difference of 19%, with the percentage of the 15 to 64 population with at most, a HSD (31% of the population).
Discouraged job seekers were unable to continue for many possible reasons, such as difficulty with teamwork according to established social norms, higher and higher hiring standards (e.g., higher education degrees when it’s often not necessary) only worsening a lack of confidence and disorders like the Imposter Syndrome, etc.
Involuntary part-time workers may not be able to search any further and end up in more precarious jobs. For example, due to an underlying condition, they may have difficulties with reading, writing, reasoning, etc. Sadly, the ISQ article reports that for all part-time workers who have worked for a two year or more (indicating work stability), the voluntary and the non-voluntary rate is about the same, 55% versus 51%. It suggests that involuntary part-time workers find themselves somehow « trapped » in part-time work.
Similar to these two situations, the unemployed can also experience a lot of issues and face occasional or repeated unemployment because of their situations, consciously or not.
The situations indicated above may also be influenced by many other factors, including fluctuations in the economy. But it’s important to keep in mind that many citizens with unmet job needs could benefit from a rigorous assessment and subsequent appropriate services. An invitation to dialogue for all employment professionals. The goal is finding the best solutions for citizens who are experiencing a professional handicap situation so they avoid a professional impasse.
In collaboration with Caroline Pouliot, Communications Advisor, SPHERE.
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