Dans tout projet d’employabilité gravitent divers partenaires. Ceux-ci contribuent à mettre en place, autour de la personne, tous les outils nécessaires pour favoriser la réussite de son intégration et de son maintien en emploi. Or, chacun d’entre eux possède des expertises et une relation avec le chercheur d’emploi qui diffèrent. Dans un contexte où une connaissance approfondie de la personne, des besoins de l’employeur et des outils disponibles est cruciale, comment pouvons-nous favoriser la communication entre tous ces acteurs? Comment y arriver afin que chaque personne bénéficie, de la façon la plus optimale, de l’expertise de chacun, qui plus est selon une évaluation la plus juste de ses besoins, à toutes les étapes de son parcours? Voici quelques pistes…
Certains partenaires sont très proches de la personne, à commencer par son conseiller en emploi ou son intervenant. Appelons-les les partenaires terrain. Ces partenaires occupent une position privilégiée pour évaluer les besoins de cette dernière en matière d’employabilité, par leur contact direct. À cette étape et avant toute chose, il importe que la communication entre la personne et son conseiller ou intervenant permette d’établir un lien de confiance. Faisant tomber les filtres, ce lien de confiance sera la base de la création d’un portrait le plus complet possible des obstacles pouvant se dresser sur la route de l’emploi de la personne. Tout doit en effet idéalement être nommé, même les choses les plus délicates : par exemple, les problèmes de consommation ou encore les difficultés liées à la santé mentale. La personne doit être suffisamment en confiance afin qu’elle sente que tout puisse être dit : plus on en sait, mieux on peut aider.
D’autres partenaires, eux, viennent se greffer aux projets d’emploi. Ce sont les partenaires périphériques : les services à la personne, d’adaptation, de santé, de formation, ainsi que les organismes de soutien, tels SPHERE. Pour offrir les meilleurs services ou soutien possible, le partenaire périphérique doit être en mesure de bien connaître les besoins. Des échanges approfondis entre partenaires terrain et périphériques sont nécessaires car déterminants afin d’en arriver à trouver les meilleures solutions.
Il est aussi primordial de garder en tête que chaque partenaire est le mieux placé dans son champ de compétence pour développer une offre de service ou de soutien adaptée à la personne. Il est donc important, dans les communications entre partenaires, de développer chaque fois le réflexe de questionner, d’exposer les besoins et de prendre conscience de notre propension humaine à tomber dans certains automatismes. Une telle façon d’aborder les enjeux, avec une grande ouverture et une certaine curiosité, permettra bien souvent de dépasser l’utilisation d’outils de soutien plus communément utilisés, pour une pratique plus innovante et toujours mieux adaptée à la personne.
L’employeur, on ne doit pas l’oublier, est également un partenaire important dans le projet d’emploi de la personne. En raison de sa fréquentation quotidienne avec l’employé, il est l’un des acteurs les mieux placés pour noter les besoins devant être adressés pour la réussite de son embauche. Favoriser la communication avec l’employeur, c’est d’abord le rassurer : ce dernier ne sait pas quels seront les défis, peut avoir de la difficulté à évaluer ses besoins, vivre un stress dans sa volonté d’aider l’employé… Une bonne communication devrait faire en sorte que l’employeur se sente soutenu et que des solutions s’offrent à lui en tout temps, qu’il est toujours possible de s’ajuster et de s’adapter, qu’il peut se permettre d’observer l’employé en action et d’émettre de nouveaux besoins. Cette souplesse l’allégera du stress d’avoir l’impression de tout devoir mettre en place dès le départ, de diminuer son anxiété et de contribuer à une saine relation avec le nouvel employé.
Pendant l’ensemble du projet d’employabilité, un élément central doit également être considéré : les moments de rencontres, d’échanges, de discussions. Chaque projet étant différent, il est important d’être vigilant afin de reconnaître les moments clés pour ce faire. Certains projets requerront des rencontres ou échanges en début de parcours, à la mi-projet ainsi qu’en clôture. Certains nécessiteront des rencontres hebdomadaires. Un bilan devrait être réalisé afin de capitaliser sur les savoirs acquis. Ce temps de rencontre, d’échange ou de contact ne devrait pas être vu comme une contrainte, mais bien comme faisant partie des outils à mettre en place pour favoriser la réussite de l’intégration en emploi de la personne.
Communiquer dans le cadre d’un projet d’employabilité, c’est aussi d’être capable de prendre le temps d’adresser les difficultés, de déterminer des rôles pour travailler de façon collaborative afin d’éviter le travail en silo, de déterminer, avant tout, les étapes clés d’une bonne communication dans le cadre propre à chaque projet. De même, il est possible qu’il faille parfois recentrer les échanges sur l’objectif principal du projet, soit l’emploi : chaque partenaire, à travers le soutien qu’il offre, possédant également des objectifs propres quant à la réalisation de sa mission.
Au final, la communication dans les projets d’employabilité peut se résumer à quelques essentiels :
Toutefois, ces essentiels ne seront pas suffisants afin de faire de tout projet une réussite. Avant toute chose, les partenaires devront être malléables et adaptables dans leurs communications. Comme chaque personne est unique, chaque projet l’est aussi. Se donner la possibilité de pouvoir s’ajuster au fur et à mesure que le projet avance est avant tout, peu importe l’issue du projet, gage de réussite humaine pour tout projet d’intégration en emploi.
Un billet de Caroline Pouliot, coordonnatrice aux communications, SPHERE, en collaboration avec Marie-Lou Gallichan, agente de projets, SPHERE.