(Photo TC Media – Sébastien Lacroix)

Source: Sébastien Lacroix, La Nouvelle Union, 1er juin 2016.

Un projet-pilote de formation adaptée au métier de manœuvre et de journalier unique au Québec a été annoncé à l’occasion du lancement de la Semaine québécoise des personnes handicapées.

Celui-ci vise à favoriser l’intégration en milieu de travail de personnes handicapées, mais également à répondre à un besoin criant pour des postes de manœuvre dans les entreprises de transformation de la région du Centre-du-Québec. En tout, treize personnes qui vivent avec différentes déficiences (physique, intellectuelle, santé mentale, spectre de l’autisme) ont été recommandées par des organismes où des personnes handicapées sont à l’œuvre sur différents plateaux de travail.

«Ceux qui ont un potentiel nous ont été référés et nous avons entamé le processus de sélection. Comme n’importe quel autre employé, ils ont été confrontés à montrer leurs compétences et leurs motivations en entrevue», indique Jocelyn Jutras, directeur régional d’Emploi-Québec. Ce n’est pas un acte de charité que nous leur faisons. Ils seront formés et compétents.»

Depuis le 12 avril, et ce jusqu’à la fin du mois de septembre, ils suivent une formation de 300 heures qui englobe les connaissances, les habiletés et les attitudes nécessaires à l’exercice de leur futur métier en milieu industriel. Celle-ci a été élaborée sur mesure, avec un horaire, un rythme et des stratégies pédagogiques adaptées pour eux.

Ils reçoivent des notions de santé et sécurité au travail, des techniques de levage et de manutention, de lecture d’instructions et de plans, d’instruments de mesure, d’informatique, d’utilisation d’outils, de compétences comportementales en plus de plusieurs mises en situation.

Ouverture des entreprises

Déjà, une douzaine d’entreprises du Centre-du-Québec se sont manifestées pour offrir de la formation en milieu de travail pour les stages d’observation et d’initiation que doivent suivre les participants et participantes au programme. Des démarches sont en cours pour trouver des employeurs pour le volet intégration du projet.

«Il y a un assez bon accueil des entreprises, mais il faut quand même travailler pour les convaincre. Parce qu’il y a toutes sortes d’images qui sont associées aux personnes handicapées, admet le directeur régional d’Emploi Québec. Quand ils les voient au travail, ce n’est pas long que ces idées tombent et que les employeurs voient qu’ils ont les capacités comme n’importe qui.»

Les personnes handicapées sont pourtant reconnues comme étant des employés stables, motivés et fidèles. «C’est certain qu’ils aimeraient avoir un bon emploi, mais juste d’en avoir un, pour eux, c’est beaucoup», souligne Jocelyn Jutras. Comme c’est plus difficile pour eux d’accéder au marché du travail, ils travaillent toujours plus fort pour essayer de garder leur emploi.»

Le fait d’avoir une personne handicapée en milieu de travail peut aussi favoriser l’esprit d’équipe au sein des entreprises. «Embaucher une personne handicapée, ça a une vocation sociale, mais il y a aussi des employeurs qui en ont et qui s’en servent comme d’un élément de motivation pour les autres employés», ajoute Jocelyn Jutras.

Le projet-pilote a été rendu possible grâce à Emploi-Québec et Sphère-Québec qui sont les deux principaux bailleurs de fonds. L’Office des personnes handicapées du Québec, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, le Service externe de main-d’œuvre du Centre-du-Québec, Pivot Centre-du-Québec, l’Association des personnes déficientes intellectuelles Bécancour-Nicolet-Yamaska, le Centre pour handicapés physiques des Bois-Francs, le Regroupement des organismes de personnes handicapées du Centre-du-Québec, la Commission scolaire des Chênes et le Service aux entreprises régionalisé du Centre-du-Québec sont aussi engagés dans le projet.